Alain Giresse, né le 2 août 1952 à Langoiran, en Gironde, est une légende du football français. Milieu de terrain, puis entraîneur, il a marqué plusieurs générations par son intelligence de jeu, sa finesse, et sa loyauté. Voici le parcours de cet homme qui a vécu le football intensément, à la fois comme joueur et comme mentor.
Jeunesse et formation : les racines de Gironde
Issu d’un petit village du sud‑ouest de la France, Alain Giresse a grandi dans un milieu modeste, mais passionné de ballon rond. Très tôt, le football est devenu partie intégrante de sa vie. Repéré par les Girondins de Bordeaux, club de sa région, il fait ses débuts professionnels en 1970. Ce choix n’est pas anodin : jouer pour Bordeaux, c’est représenter un territoire, une identité régionale forte.
Carrière de joueur : élégance, constante, victoires
À Bordeaux, Alain Giresse évolue seize saisons (1970‑1986). Ce club devient sa maison. Avec lui, Bordeaux ne fait pas seulement du surplace : l’équipe monte en puissance. Les années 80 sont celles de la consécration. Sous l’impulsion de Claude Bez à la présidence, et avec des entraîneurs et partenaires de qualité, Giresse contribue à transformer Bordeaux en club de premier plan en France et en Europe.
Par exemple, Bordeaux remporte le Championnat de France en 1984 et 1985. Sans oublier la Coupe de France en 1986.
Olympique de Marseille et fin de carrière
Après Bordeaux, Giresse rejoint l’Olympique de Marseille (1986‑1988). Bien qu’il soit désormais plus âgé, son pragmatisme et son sens du jeu continuent à briller. Il met fin à sa carrière de joueur professionnel en 1988.
En équipe de France le “carré magique” et les grands chapitres
Peu de joueurs ont été aussi centraux dans un âge d’or de l’équipe nationale que Giresse. De 1974 à 1986, il obtient 47 sélections et inscrit 6 buts.
Euro 1984 : le sommet
En 1984, la France s’impose championne d’Europe. Giresse, aux côtés de Michel Platini, Jean Tigana, Luis Fernández — souvent évoqués comme le carré magique — contribue fortement à cette victoire. Ce match reste, encore aujourd’hui, un moment fort de sa carrière comme de l’histoire du football français.
Coupes du monde : 1982 & 1986
Giresse participe aux Coupes du monde de 1982 (la France finit 4ᵉ) et 1986 (la France atteint la 3ᵉ place). Ces deux compétitions montrent non seulement son talent mais aussi sa capacité à tenir son rang face aux meilleurs joueurs mondiaux.
Style de jeu et qualités humaines : ce qui fait la différence
Ce qui frappe avec Alain Giresse, c’est sa taille modeste (≈1,62 m) qui ne l’empêche pas de dominer le milieu, maîtriser le ballon, combiner, distribuer le jeu. Il n’est pas le plus grand physiquement, mais il semble souvent avoir une longueur d’avance dans sa tête.
Il est élégant, subtil, créatif : il ne brille pas par la force mais par le geste juste, la passe idéale, la vision de jeu. Ses coéquipiers et adversaires le respectent pour ça. Ce style lui attire admiration et affection.
Transition vers l’entraînement et rôle dirigeant
Après sa retraite de joueur, Giresse ne disparaît pas du monde du foot. Il revient à Bordeaux en tant que directeur sportif en 1989. Ensuite, il se lance comme entraîneur en 1995. Toulouse est son premier club. Puis viennent Paris Saint‑Germain, le FAR Rabat au Maroc, puis plusieurs équipes nationales comme la Géorgie, le Gabon, le Mali, le Sénégal, la Tunisie, et plus récemment le Kosovo.
Parcours d’entraîneur hauts, défis, enseignements
- Avec Mali, Alain Giresse atteint la troisième place à la Coupe d’Afrique des Nations en 2012. C’est un moment fort, qui montre qu’il peut porter des équipes nationales vers des sommets.
- Avec les FAR de Rabat, il gagne la Coupe du Trône (2003) au Maroc.
- Avec Paris Saint‑Germain, il remporte le Trophée des Champions en 1998.
Difficultés et critiques
Comme beaucoup, Giresse a connu des périodes compliquées. Avec le Sénégal en 2015, l’équipe ne passe pas le premier tour de la CAN, ce qui lui vaut des critiques.De même, ses résultats avec la Tunisie, puis avec le Kosovo, mêlent des matches encourageants et des échecs. C’est le lot de tout sélectionneur : instabilité, pression forte, attentes élevées.
Ces moments montrent un aspect souvent sous‑estimé : la résilience de Giresse. Continuer à apprendre, à s’adapter : gérer des effectifs très différents, des cultures de football variées, des ressources parfois limitées. C’est un trait de caractère qu’il porte depuis ses débuts comme joueur : modestie, travail, constance.
Héritage, valeurs et ce qu’il laisse derrière lui
Alain Giresse ne laisse pas seulement des chiffres : il laisse un style, une façon de jouer, une éthique.
- Loyalty : plus de seize ans à Bordeaux, fidélité au club formateur. Même après un passage à Marseille, Bordeaux reste son club de cœur.
- Élégance technique : beaucoup se souviennent de sa touche de balle, de sa vision. Il était celui qui trouvait la passe difficile, qui ouvrait les espaces.
- Humilité et travail : pas de fanfaronnade, pas de feinte d’apparat. Ce sont des coéquipiers, des entraîneurs, des journalistes qui le disent : Giresse travaillait dur, repassait le geste, prenait soin du détail.
- Entraîneur made in “polyvalent” : il a dirigé dans plusieurs pays, plusieurs continents, plusieurs cultures. Ça demande de l’adaptation, de l’écoute, de la pédagogie.
Statistiques clés
Voici quelques statistiques qui montrent l’ampleur du joueur et du professionnel qu’il a été :
Catégorie | Chiffres principaux |
---|---|
Matchs en Ligue 1 (clubs) | ≈ 587 (joueur de champ le plus capé) |
Buts en club (Bordeaux + Marseille) | ≈ 163 buts |
Sélections en équipe de France | 47 caps |
Palmarès joueur : champion de France, vainqueur de la Coupe de France, vainqueur de l’Euro 1984, etc. | |
Palmarès entraîneur : Coupe du Trône, Trophée des Champions, 3ᵉ place à la CAN avec le Mali, etc. |
Alain Giresse aujourd’hui : regard rétrospectif
Même s’il ne dirige plus de grand club en ce moment, l’héritage de Giresse continue de vivre :
- Les jeunes joueurs français, et même dans les clubs de Gironde, lui vouent encore admiration.
- On le cite souvent quand on parle de meneur, de joueur de petit gabarit mais grand par le cerveau.
- Au-delà des trophées, ce sont ses moments : le lob en Coupe de France, les matchs d’Euro quand il anticipait tout, les périodes noires surmontées comme sélectionneur.
Pourquoi Alain Giresse reste une figure inspirante
Pour moi, ce qui rend Alain Giresse unique, ce n’est pas juste ce qu’il a gagné, mais comment il l’a fait. Quand j’étais gamin, j’aimais le voir jouer à la télé : il ne courait pas comme un fou, mais il savait quand accélérer, quand ralentir, quand donner le ballon, quand le garder. On voyait qu’il réfléchissait sur le terrain. Et ça, ça reste : c’est le plaisir du football intelligent. Sa carrière montre que la taille, le physique, les projecteurs ne font pas tout. Si tu as la technique, le courage, le sens du collectif, tu peux être au top. Giresse a prouvé ça.