Si je devais raconter Frank Lampard comme un ami, je te dirais que c’était un gars qui ne connaissait pas l’épuisement. Chaque fois que je l’imagine sur le terrain, je vois cet homme-là au cœur battant, courant sans arrêt, sans jamais ralentir, toujours prêt à surgir au bon endroit, au bon moment.
Une ascension trempée dans le cœur
Né en juin 1978 à Romford, Londres, Frank Lampard a grandi dans une famille où le ballon roulait déjà sous la table. Son père, Lampard Sr., légende de West Ham, l’a élevé dans cette idée : pas de paresse, juste du travail. Il a percé chez les jeunes de West Ham en 1994, fait ses premiers pas pro en 1995, et même un petit passage en prêt à Swansea où il a marqué son premier but pro — un aperçu de ce qu’il allait devenir.
Frank Lampard Chelsea, son terrain de jeu
Puis vient Chelsea en 2001, pour 11 millions de livres : le début d’une romance éternelle. Là-bas, il devient vite le milieu qui marque plus que certains attaquants. Avec 429 matches et 147 buts en championnat… rien que ça. Il finit meilleur buteur de Chelsea dans toute l’histoire avec 211 réalisations toutes compétitions confondues.
Il gagne tout : trois titres de Premier League, une Ligue des champions, une Europa League, quatre FA Cups. Et individuellement… FWA Footballer of the Year, quelques Ballon d’Or ratés (runner up), Hall of Fame, etc. Ça te donne pas envie de dire : “Ouah, quel joueur” ?
Le truc fou, c’est qu’il était à la fois ce milieu combatif qui défend, récupère un ballon, lance l’attaque, et quelques secondes plus tard il est dans la surface pour marquer. Un vrai “box-to‑box”, capable de tout faire sur le terrain, et qui avait un flair incroyable pour arriver au bon endroit.
Un travailleur infatigable avec un pied droit précis
Ce qui m’a toujours marqué, ce n’était pas juste ses stats. C’était cette impression qu’il ne se repose jamais. Il courait toujours, sans faire de bruit, ni de spectacle. Ce n’est pas un flashy : pas de célébrations tape-à-l’œil, juste des buts, encore des buts. Il détenait même le record de buts marqués depuis l’extérieur de la surface en Premier League — 41 si je me souviens bien.
Et puis cette élégance à tirer les coups francs, les penalties, les longs shoots puissants… La manière dont le ballon s’envolait, ni trop haut, ni trop bas, juste assez pour tromper le gardien, quelle beauté.
L’homme des grands rendez-vous
Souvent, les grands ne s’en souviennent plus. Mais Lampard, lui, il était là quand il fallait. Quand Chelsea était au bord du gouffre, il courait partout, cherchait le ballon, se projetait en attaque. Comme dans cette demi-finale de C1 face à Barcelone, absent de la surface, il vole un ballon à Messi puis lance l’action décisive. Ou encore dans le retour, il capte l’essence du moment, lance Ramires… et c’est ce but historique qui envoie Chelsea en finale.
Angle international, cœur anglais
Avec 106 sélections, 29 buts pour l’Angleterre, il a porté les Three Lions sur ses épaules pendant des années. Euro 2004, 2006, 2010, 2014… Il est de la trempe des joueurs qui apparaissent toujours aux bons moments. Et ce fameux but contre le but qui n’a pas été accordé contre l’Allemagne en 2010 ? Un moment d’injustice qui reste dans les mémoires : ce tir qui franchit bien la ligne, mais que l’arbitre n’a pas validé… Lampard qui embrasse le poteau.
Après l’arrêt l’autre côté du banc
En 2017, il raccroche les crampons, mais il reste du genre qui ne s’arrête jamais. Il enfile le costume de coach : Derby County, Chelsea (encore), Everton, et aujourd’hui Coventry City depuis fin 2024. Toujours ce même mantra : jeu vers l’avant, énergie, pressing, jeunes joueurs.
Il est aussi devenu commentateur à la BBC puis pour Amazon Prime sur les matchs de Ligue des champions. Toujours là, prêt à raconter, à analyser, à aimer ce jeu.
En 2024, tu le verras aussi sur le terrain de Soccer Aid, l’événement caritatif à Stamford Bridge, encadrant les “legends” comme s’il n’avait jamais quitté sa maison.
En résumé un symbole d’intensité, de loyauté
Franchement, quand je pense à Lampard, je me dis : C’est le genre de mec pour qui le foot, ce n’est pas juste jouer. C’est réfléchir à chaque passe, à chaque course, à chaque ballon perdu – pour le récupérer, pour lancer une attaque, pour offrir un but. Un véritable “meneur par le geste silencieux”.
Il n’était jamais le plus flashy, mais il était le plus utile, le plus constant. Quelqu’un qui donne l’exemple par l’effort, la régularité, et puis les buts. Ces buts intemporels dont on se souvient, même quand on n’y pensait plus.